Je brûlerai mes cauchemars avant la fin de la guerre                  pour dire aux Ukrainiens de Kiev Kharkiv et Marioupol que derrière chaque guerre                          il n’y eut point de vivants                                      que les survivants ne sont et ne seront que des zombies en liberté

J’ai toujours eu peur du sang                         ce syndrome avorté dans mes veines                          autant sur le plancher pathétique des hôpitaux que dans les laboratoires où j’ai grandi sans mon père               cet officier le plus racé que je connais

Je brûlerai des cauchemars au désastre si méchant                      diluer pour ne pas vivre trop longtemps des avatars du temps                            faut-il aussi brûler Dante Homère Hugo Sartre ou le Marquis de Sade et ses maladies

Des ogives à têtes multiples / à fragmentation / à propulsion nucléaire                           brûlent ces villages de femmes abimées d’enfants torturés de soldats à l’aise dans la boucherie                   fragmentent des corps de l’armée des coeurs sans préavis et sans charmes

Où sont les fleurs de Varsovie orthodoxes à greffer sous les pollens d’étrangers Russes

Le prochain bébé a froid dans les interstices de sa mère                           et vous géniteurs de trois millions de petits papillons qui gerbent au mépris de la guerre                                        qui ne doivent guère espérer de la seconde venue du Christ en catastrophe naturelle et cruelle 

Je brûlerai mes tampons et sceaux de l’alliance des morts dans cette zone interdite aux humains      

Je brûlerai
Je brûlerai tous mes cauchemars

*

 Viré monté