Potomitan

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Caravelles

à Lyne

Saint-John KAUSS

Montréal, 5 novembre 2021

        templier des Mers O Colomb des vagues indiennes mortes de peur                      Saintilmé des frappes d’eau et d’anses-à-galet                       langue du bois de campagne enfumée pour l’alimentation et la vie de  nouveaux nés

ci-git l’or des Arrawacks et des Caraibes                 païens d’un autre continent sans chrétiens et templiers de toute eau                       cannibales nus dans les forges et foyers en terre cuite

deux enfants perdus dans un territoire accompli                     puis-je attendre l’amante mon amante dans l’insomnie des cœurs basanés sans trop de rousseur

j’entre dans la plénitude des terres aquatiques et compliquées                  Hispaniola et lieu de ma naissance                  je retire mon amour du train des alouettes

mais j’offre des fleurs à l’ami de mon amante                       petite oeillette fragile sur un corsage entrouvert de deux seins en flamant

O femme corrigée par l’anatomie des valvules en détresse                 femme de haute lice supérieure des unes et des autres                              O femme de petits ravins et autres bagatelles des guimauves             femme belle des yeux de sapin à Noel

de mon plus petit doigt l’auriculaire                       j’imagine ton acte de naissance ton corps et l’au-dessous de tes seins

ton ventre et nombril                           ton bas-ventre exprès mesurant les arcanes                  tes poils du dessus allaitant la chèvre de mes quartiers perdus                       sifflet souffletant l’entrée de ton palais à chair

j’imagine l’amour démontré à la sortie des plaisirs   

mon amour pour toi en pleine classe d’allégeance

mon amour disparu dans les craies des écoliers

mon amour retrouvé dans les villes d’usage comme de coutume

dois-je aussi relire mes poèmes sursautés dans un grand lit riche de souvenirs

me faire l’amour de tes yeux au conditionnel

*

 Viré monté