nous avons chassé à l’arbre-à-lettres les maux et mots de tous les jours            favorisé les hommes de la terre ferme sans passerelles et sans bornes

nous avons traversé des rivières et totems                 chanté nos peines et nos amours infinies                 quitté la montagne pour les rues de la ville endormie en héritiers anodins de l’écriture

nous avons retracé la vie la géographie des cœurs l’immensité des foules et l’armoirie du citadin

combien faut-il de paramètres possibles à l’encolure des rivières pour adresser les pierres et les candélabres des vallons anonymes

ne sous-estimons pas le pouvoir des paillettes et des mots                   l’encrier de la mémoire médisante autant de ces mulâtresses au courant des pissenlits de mon fils ainé

regardons plutôt autour de nous la victoire des mots habiles que nous avons projeté sur les braconniers retranscrits à l’eau forte

O Victoire de citronnelles partagées parmi les aveugles                           des jonquilles qui veillent au grain du cocher

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 Viré monté