Portrait de Robert-Edouard Hart avant restauration.

Son père était déjà un fin lettré, journaliste et bibliothécaire, il aima et pratiqua très jeune la poésie. Dès 1912, il publia deux recueils, Pages mélancoliques et L’Ile d’Or. D’un séjour à Madagascar, il rapporta Sensation de Route et enfin, en 1918, La Vie Harmonieuse.

Il fut Secrétaire du député Adolphe Duclos et écrivit des articles au Cernéen. En 1920, l’un de ses écrits majeurs focalisa l’attention: Les Voix Intimes. En 1922, il se rendit à Paris aux côtés d’A. Duclos, ce qui lui permit de connaître nombre de grands poètes. Il réédita là-bas Les Voix Intimes, dans une nouvelle édition.

De retour à Maurice, il collabore au journal de son oncle, le baron Villiers Hart de Keating et devient le Rédacteur en chef dudit journal Après Midi.

Quelques mois plus tard, il succède à son père comme Conservateur et bibliothécaire de l’Institut, occupation qui lui permet de publier nombre de recueils littéraires: Le Destin de Sapho (1923), L’Egide (1924), L’Ombre étoilée, 1924.

C’est cependant en 1925, avec Mer Indienne, qu’il s’émancipe d’une versification jusque là classique et traditionnelle influencée par les modèles parnassiens, pour nous offrir sa propre métrique de quatorze pieds, qui lui permet désormais de plier les règles de la prosodie au gré de son goût personnel, n’abandonnant cependant jamais entièrement l’idée de vers réguliers, Message à Paul-Jean Toulet (1929), Poèmes Anglais la même année, Guirlandes pour l’Automne (1933). En 1936, trois minces recueils se succèdent: Sur la 2e nuit après la mort de Jésus, Sirène, Légende mauricienne.

Il traduisit également en vers une partie de la Bhagavad Gita, l’hindouisme l’ayant longtemps fasciné. En 1939, Poèmes solaires reçut le prix Edgar Poë, attribué par la Maison de Poésie de France. Suivra un recueil important : Plénitude, en 1948.

Son Cycle de Pierre Flandre, polyptique en plusieurs volets, témoigne d’une prose extrêmement mélodieuse. Ce recueil exprime sa quête spirituelle d’une enfance fabuleuse, confondue avec la célébration de l’île natale. C’est lui qui le premier, influencé par Les Révélations du Grand Océan de Jules Herman, s’est ingénié à découvrir dans les montagnes mauriciennes la trace des géants qui les auraient autrefois sculptées, pour en faire le temple d’une religion née de l’île.

En 1931, Le Mystère du Bienheureux Laval traduit des préoccupations hautement mystiques.

R.E. Hart a également publié des centaines d’articles en tous genres dans des journaux et revues, sur tous les sujets. Grand érudit, il faisait partie de très nombreuses associations intellectuelles, Authors Club de Londres, Société des Gens de Lettres de France, l’Académie Malgache, l’Académie de l’Ile de La Réunion, la Royal Society of Arts  de Londres. Il fut le premier Président de la Société des Ecrivains Mauriciens. En 1940, l’Académie française lui décerna une médaille d’or pour l’ensemble de son œuvre.

Il fut fait O.B.E. en 1949 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 1953. Traduit en anglais, adulé, Hart se retira avec les honneurs dans le district de Savanne, à Souillac, où il se contenta d’habiter un modeste bungalow. Ses amis se cotisèrent alors et lui offrirent la fameuse maison de corail qu’on appelle La Nef et qui devint un haut lieu de la littérature mauricienne.

Sa mystique, son intérêt marqué pour les autres religions en font un poète majeur de l’Ile Maurice du XXe siècle.

Détail du visage avant resatauration.	Détail après resatauration.
Détail avant resatauration.	Visage après resatauration.
Détail du visage avant resatauration.	Détail du visage après resatauration.

Détail de la signature avant restauration.	Détail de la signature après restauration.

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