Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

Dangerous Creole Liaisons

Jacqueline Couti

 

 

 

 

 

 

 

Dangerous Creole Liaisons, Jacqueline Couti • Liverpool University Press
ISBN 978-1781383018 • 2016 • 224 pages • 105,45 €.

Dangerous Creole Liaisons

Cette étude se plonge dans les écrits du 19e siècle; elle s’intéresse à la littérature antillaise, ou portant sur les Antilles, née de la plume de colons créoles ou de voyageurs en mal de dépaysement. Ce travail offre un regard qui décortique quelques exemples de cette création littéraire pour enrichir les discussions au sein des études caribéennes. Ces dernières concentrent trop souvent leurs efforts ou leur attention sur le 20e siècle. Mon analyse considère l’imagerie sexualisée du corps féminin transformé en symbole de la nation afin de faire ressortir le caractère politique des œuvres examinées à partir de 1806. Cette approche révèle la façon dont les représentations corporelles des femmes créoles, quelle que soit leur couleur, mettent en scène deux conceptions concurrentes du rapport à la nation. La première, délimitée et restreinte, est celle d’un nationalisme français—local, ancré dans l’idée d’un pur terreau ancestral. La seconde, plus fluide, correspond à une vision d’un nationalisme transatlantique qui situe les Antilles françaises dans une ‘plus grande France’ et qui élargit les notions de frontières.

Ce livre s’intéresse à ce que certains pourraient considérer comme les balbutiements d’une littérature ou une pré-littérature sans intérêt, une littérature trop souvent taxée d’exotisme et de mièvrerie. Et que dire de sa myopie quant à certaines injustices et inégalités sociales voire sociétales? Après tout, ces productions littéraires, n’ignorent-t-elles pas les aspirations et revendications des descendants d’Africains dont les ancêtres ont été réduits en esclavage et libérés après une âpre lutte? Ainsi qu’auraient-elles d’important à dire? Dangerous Creole Liaisons questionne ces a priori. Pour ce faire, cette monographie examine les procédés que les auteurs blancs originaires des Antilles à l’instar des voyageurs de passage utilisent pour construire et manipuler les différences sexuelles et raciales. Cette démarche méthodologique dévoile en quoi leurs contributions souvent biaisées participent à l’élaboration de l’identité nationale française et à sa conception d’appartenance à la nation au 19e siècle. L’un des buts est d’offrir une compréhension plus riche de ces phénomènes tels qu’ils sont perçus de nos jours. (Pour plus d'information, lire article sur http://pluton-magazine.com/2016/02/07/a-la-rencontre-de-soi/)

Jacqueline Couti est enseignante-chercheuse à l’université du Kentucky, Lexington, USA. Elle spécialise ses recherches dans les littératures et cultures francophones des anciennes colonies françaises des Amériques, de l’Afrique du nord et de l’ouest. Elle se consacre aux questions de genre, de race, de sexualité, d’identité et de nationalisme. En mai 2014, L’Harmattan a publié dans la série Autrement Mêmes, son édition critique de MAÏOTTE: Roman Martiniquais inédit de Jenny Manet publié en 1896. Elle travaille aussi sur un second manuscrit intitulé Sea, Sex, Self: Sexuality and Nationalism in French Caribbean Discourse from 1924 to 1948. 

Description (English)

Dangerous Creole Liaisons explores a French Caribbean context to broaden discussions of sexuality, nation building, and colonialism in the Americas. Couti examines how white Creoles perceived their contributions to French nationalism through the course of the nineteenth century as they portrayed sexualized female bodies and sexual and racial difference to advance their political ideologies. Questioning their exhilarating exoticism and titillating eroticism underscores the ambiguous celebration of the Creole woman as both seductress and an object of lust. She embodies the Caribbean as a space of desire and a political site of contest that reflects colonial, slave and post-slave societies. The under-researched white Creole writers and non-Caribbean authors (such as Lafcadio Hearn) who traveled to and wrote about these islands offer an intriguing gendering and sexualization of colonial and nationalist discourses. Their use of the floating motif of the female body as the nation exposes a cultural cross-pollination, an intense dialogue of political identity between continental France and her Caribbean colonies. Couti suggests that this cross-pollination still persists. Eventually, representations of Creole women’s bodies (white and black) bring two competing conceptions of nationalism into play: a local, bounded, French nationalism against a transatlantic and more fluid nationalism that included the Antilles in a “greater France.”

boule

 Viré monté