Arthur Briand appartient à cette génération née au siècle dernier et qui regarde avec un peu de désespoir et de tristesse, partir en fumée, la sagesse de ses ancêtres. Son personnage Ladoule, un peu innocent, un peu naïf, à travers ses maladresses et ses déconvenues, nous montre la misère dans laquelle nos aînés essayaient de survivre. Le rire a été une manière de transcender la souffrance, une manière de ne pas la voir. Ces textes sont sa contribution à sauvegarder ce passé si proche et déjà si lointain.

Préface

Arthur Briand nous fait entrer dans les aventures d’un Ladoule qui nous promet à chaque page une occasion de rire. C’est précisément dans la «bonm» de l’humour qu’il nous invite à monter pour visiter une Martinique des années 1960-70 environ.  Dans cette Martinique marqués par certains rituels qui avaient du sens. Le service militaire faisant sortir de l’enfance, l’attitude des parents vis-à-vis de leur progéniture en les encourageant à prendre leur envol. Tout cela loin de toute modernité où tout est précieux comme «la  tjes lanmori» ces précieuses planches issues de l’ailleurs. Le lecteur sera «surpris» par la présence du travail à travers les djobs divers de Ladoule.

L’auteur ne nous fait pas «achté chat an sak» il annonce la couleur dès le titre qui nous averti des aventures désopilantes de Ladoule. Le bougre est surnommé Bouglas en raison de la fulgurance de sa démarche. Arthur Briand utilise une langue parsemée de petits cailloux d’interlecte qui ont une fonction d’organiser l’humour dans des situations sociales loin d’être aisées. Il nous fait revisiter un passé, pas du tout larmoyant, mais dans toute son authenticité. Peut-être une certaine enfance de l’auteur caractérisée par le travail loin donc d’une certaine oisiveté où la jeunesse s’ennuie.

Le lecteur ne se lassera pas tout au long de ces 14 textes courts plein de vivacité au gré des fantaisies de Ladoule.

Ladjé kò zot adan, autrement dit: Allez-y allègrement dans ces aventures désopilantes de Ladoule

Jude DURANTY

 Viré monté