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Haïti et la nouvelle donne * Montréal, 7 novembre 2025
Réunion pour planifier la bataille de Vertières. Jean-Baptiste Jean (1953-2002). Naderhaitianart |
Le 5 novembre 2024, Donald Trump a été élu pour une seconde fois à la présidence des États-Unis. Plus qu’en 2016, on a eu le sentiment d’entrer dans une nouvelle ère, de vraiment changer de paradigme. Quel est donc ce nouvel état des choses auquel nous devons faire face aujourd’hui? Nous allons nous inspirer de deux interventions d’un homme politique français, Dominique de Villepin, pour essayer de cerner cette nouvelle réalité1.
1. La nouvelle donne
Un premier constat est le retournement de la mondialisation: ceux qui en bénéficiaient ont/auraient cessé d’en profiter.
Il faut cependant se souvenir qu’un moment très fort, sinon le moment décisif, de la mondialisation fut la fameuse «diplomatie du ping-pong» en 1970. Des échanges entre joueurs américains et chinois ouvrirent la voie à la visite du président Nixon en Chine en 1972. Cette visite a marqué un renouveau dans les relations sino-américaines, principalement l’ouverture du marché du travail chinois aux entreprises américaines. Walmart est par la suite devenu la plus grande entreprise de commerce de détail au monde en s’approvisionnant principalement en Chine. Les propriétaires de cette entreprise sont une des familles les plus riches du monde.
Plus près de nous, un des premiers actes de Trump lors de son retour au pouvoir, fut de dénoncer l’accord américain de libre-échange avec le Canada et le Mexique. Initialement signé le 1er janvier 1994, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) fut remplacé, à l’initiative des États-Unis, durant le premier mandat de Trump par l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACÉUM) le 10 décembre 20192. Dès son retour au pouvoir, Donald Trump dénonça ce nouvel accord qu’il avait lui-même voulu et négocié. Une révision de l’ACÉUM avait toujours été possible avant juillet 2026. Est-ce qu’il s’agit d’une stratégie de négociation de la part de Trump? Très probablement.
Dans ces accords de libre-échange, c’est comme si on avait oublié que la force de travail est portée par des êtres humains capables de s’organiser pour défendre leurs intérêts et que ces ententes pourraient être profitables pour toutes les parties. La contestation se traduit par un rejet des «élites coupables d’avoir appuyé la mondialisation». On assiste alors à un sursaut de ceux-là qui avaient voulu «régner sans partage». Le «liberation day» du 2 avril 2025 verra l’instauration unilatérale et universelle de tarifs commerciaux, basés sur un argumentaire simpliste, balayant des traités existants et bafouant la division des pouvoirs entre le Congrès et le Président, établie par la Constitution américaine.
Le second constat est le caractère hégémonique des nouvelles technologies qui sont devenues des instruments de puissance incontournables, favorisant notamment la concentration des données et des ressources essentielles. À travers les réseaux sociaux, les «ingénieurs du chaos»3 ont perfectionné les manipulations de l’opinion Cette perspective ouvre sur le monde brutal du rapport de forces brut, au retour de l’ignorance et de l’exclusion de l’autre, de l’obsession identitaire, de la violence et du racisme. Cela débouche sur un fanatisme et un «solutionnisme» technologiques, conduisant à une vision binaire du monde tenant lieu de moralisme.
De plus, alors que la révolution industrielle avait pu être balisée par des lois anti-monopoles et une certaine régulation internationale, les nouvelles technologies semblent jusqu’ici pouvoir échapper à tout contrôle, ouvrant la porte à toutes sortes d’abus et d’exploitations. Aucun mécanisme ne semble capable de juguler leur expansion et les choses ne semblent pas vouloir s’arranger avec l’arrivée en force de l’intelligence artificielle, développée largement par des entrepreneurs privés, sans encadrement juridique ou moral. Les «sept magnifiques» (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla4), les plus grandes entreprises technologiques américaines, ont un poids disproportionné sur le marché boursier, ce qui leur donne une position de force pour éviter tout contrôle.
Le troisième grand constat est que cette situation ne semble pas être un moment de folie, une simple phase de l’isolationnisme américain. Ce ne serait pas un accident mais l’aboutissement d’un long processus, en germe depuis l’énoncé de la doctrine de la «Destinée manifeste». Cette expression est apparue en 1845 pour désigner l'idéologie selon laquelle la nation américaine aurait pour mission divine l'expansion de la «civilisation» vers l'Ouest, et à partir du XXe siècle dans le monde entier. Donald Trump y a fait référence dans son discours d’investiture le 20 janvier 2025, annonçant ainsi la croyance dans la force et la puissance, les conquêtes et les prédations, faisant la promotion d’un projet réactionnaire dans une enveloppe qui se veut révolutionnaire, par le contrôle des esprits. Malgré certaines divergences, ce projet semble trouver un écho chez Vladimir Poutine, et laisse voir des signes de collusion entre la Russie et les États-Unis, face au modèle chinois.
Plusieurs affrontements régionaux dans le monde font craindre un embrasement planétaire et une troisième guerre mondiale aux conséquences désastreuses. Le monde avait frôlé la catastrophe lors de la Seconde guerre mondiale, mais aujourd’hui ce serait différent avec les armes de destruction massive à la disposition des différentes puissances. Et les conflits sont attisés par les discours de haine et le racisme.
Aimé Césaire avait analysé ainsi les bases de la seconde grande guerre: «Ce qu'il ne pardonne pas à Hitler, ce n'est pas le crime en soi, le crime contre l'homme, ce n'est pas l'humiliation de l'homme en soi, c'est le crime contre l'homme blanc, c'est l'humiliation de l'homme blanc, et d'avoir appliqué à l'Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu'ici que les Arabes d'Algérie, les coolies de l'Inde et les nègres d'Afrique.»5
Aujourd’hui, dans cet univers néocolonial, on pourrait dire plutôt: Ce qui est reproché à Donald Trump, ce n’est pas l’humiliation en soi, c’est de traiter en vassaux des partenaires occidentaux, traitement jusqu’ici réservé au Tiers Monde, aux pays du sud, aux pays sous-développés. On peut penser par exemple à la proposition de faire du Canada un état américain, l’annonce de la volonté d’annexer le Groenland, l’humiliation télévisée du Président de l’Ukraine au cours d’une rencontre dans le Bureau ovale, le changement du nom du Golfe du Mexique, etc. Bref, le genre de comportement que les pays du sud subissent depuis des siècles….
2. Les incidences des grandes commotions
Le fait d’avoir frôlé la catastrophe lors de la Seconde guerre mondiale avait incité les nations du monde entier à reprendre le projet de la Société des nations (SDN) et à mettre sur pied l’Organisation des Nations-Unies (ONU) et surtout à doter celle-ci d’une assise idéologique commune, à savoir, la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH). C’est un texte très imparfait mais qui, depuis le milieu du siècle dernier, a la plus grande autorité morale en raison du consensus établi autour de lui. C’est un texte non-contraignant mais qui a inspiré des dizaines de conventions internationales. Ce fut une initiative occidentale mais elle a reçu une contribution importante de délégations non-occidentales (Chine, Pérou, Inde, Liban…)6.
La DUDH fut la reconnaissance d’une commune humanité admise et défendue depuis très longtemps sous toutes les latitudes. Reconnaître que chaque être humain est un sujet de droits et de devoirs, est aussi une exigence de la vie en société. On peut penser, par exemple, au Code d’Hammourabi, fondateur de Babylone, en 1750 av JC, aux préceptes de Confucius, développés par Meng-Tseu, il y a une vingtaine de siècles, en Chine, au concept d’isonomie, égalité devant la loi, développé à Athènes durant l’Antiquité (8e, 7e 6e siècles avant JC), la Magna Carta qui limita les pouvoirs du roi en Angleterre en 1215, au Serment des sages (1222) et à la Charte de Kouroukan Fouga (1236), au Mali, aux règles de l’habeas corpus instituées en Angleterre en 1679 qui interdisent la détention arbitraire, aux textes de la Révolution américaine de 1776, de la révolution française de 1789, et de la révolution haïtienne de 1804.
La DUDH a joué un rôle important au cours des 75 dernières années dans la lutte contre le racisme (un élément fondamental de la Seconde guerre mondiale) et contre la colonisation (dont le racisme fut la justification idéologique). Cependant, les institutions nées de l’après 45 commencent à montrer leurs limites. Pour Dominique de Villepin, l’Europe pourrait être le gardien d’une idée de l’homme dans son universalité, le défenseur d’une certaine vision du droit international et aujourd’hui, il faudrait penser à de nouvelles institutions avec la justice pour fondation. Est-ce qu’il faudra pour cela attendre une autre Guerre mondiale? Il serait utile de se rappeler ce mot d’Albert Einstein: «Je ne sais pas comment se déroulera la Troisième Guerre mondiale, mais je suis sûr que la Quatrième se fera avec des pierres et des bâtons.»
À quoi renvoie la justice dans les circonstances actuelles? Le monde contemporain découle de l’assaut de l’Europe sur le reste du monde, notamment à compter du 15e siècle. L’élément majeur fut la colonisation de l’Amérique avec ses conséquences tragiques: extermination des Premières nations, mise en place de l’esclavage transatlantique et élaboration de l’idéologie raciste pour tenter de justifier cette abomination. Et encore aujourd’hui, les niveaux de développement des différentes régions du monde se situent le long des lignes «raciales» tracées par le colonialisme et l’esclavage. Les colonies d’hier sont devenues les néo-colonies d’aujourd’hui, baptisées Tiers Monde, pays du Sud, pays sous-développés, pays en voie de développement, pays en développement ou pays moins avancés.
Une autre dimension importante est la question environnementale (et la juste reconnaissance des responsabilités). La colonisation de l’Amérique a permis l’accumulation primitive qui a facilité le passage à l’ère industrielle, ce qui a radicalement modifié la façon de produire biens et marchandises. Et a aussi causé d’importants dégâts. Elle a notamment entraîné la hausse des gaz à effet de serre qui a eu pour effet le réchauffement du climat de la Terre. Les pays du Sud sont beaucoup plus vulnérables aux conséquences de ces changements climatiques, même s’ils ne produisent qu’une fraction des émissions de gaz à effet de serre. Dans les pays du Nord, on parle beaucoup du principe du «pollueur payeur». Cette approche a encore de la difficulté à être acceptée et mise en application à l’échelle internationale.7 Et Haïti est un des pays les plus menacés par le réchauffement climatique.
La question de la réparation pour les crimes de l’esclavage est aussi à l’ordre du jour, particulièrement dans un monde qui serait basé sur la justice. Des indemnités devraient être accordées aux descendants d’esclaves de l’Afrique au sud du Sahara victimes de la traite transatlantique. Aux États-Unis, cette question est sur la place publique, particulièrement au cours des trente dernières années8. Les pays de la Caraïbe réclament un programme visant notamment l’élimination de l’analphabétisme, un transfert de technologies et un règlement de la crise de la santé publique9. Cette question est également débattue en Afrique ainsi que dans la plupart des pays de l’Europe, des Amériques et au sein d’instances internationales.
Haïti se démarque dans ce dossier. Comme le dit Yanick Lahens, «Haïti est la matrice des relations Nord-Sud, dont elle a subi, avant les autres, tous les avatars»10. Après la victoire sur les troupes françaises, Haïti, sous la menace d’une invasion et d’un retour à l’esclavage, fut forcée, en 1825, de payer à la France une énorme rançon dont le montant actualisé s’élèverait à au moins 21 685 135 571 dollars US. Haïti mit plus d’un siècle à s’acquitter de cette dette, qui fut changée en prêts bancaires à intérêts élevés, sinon usuraires, ce qui handicapa lourdement son développement économique et social.11
Le 7 avril 2003, à l’occasion du 200e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture, héros de la révolution haïtienne, le Gouvernement haïtien demande publiquement à la France la restitution de la rançon de l'indépendance. Cette demande fut balayée du revers de la main par les autorités françaises. Quelques mois plus tard, le Ministre des Affaires étrangères de l’époque, Dominique de Villepin, mit sur pied un «Comité de réflexion et de proposition sur Haïti», présidé par Régis Debray. Dans le cadre des travaux de ce Comité, Debray voyage en Haïti pour consultations, et revient, en décembre 2003, accompagné d’un autre membre du Comité, Mme Véronique Albanel, sœur du Ministre. Lors de cette visite, les deux émissaires tentèrent de forcer le Président Aristide à démissionner, notamment au cours d’une rencontre au Palais national le 17 décembre 2003.
Quelques jours plus tard, le rapport du Comité fut remis. La question de la dette est balayée, on y parle de «comptabilité hallucinatoire12» et la coopération avec les États-Unis fortement souhaitée. Cette coopération amènera le départ d’Aristide le 29 février 2004. Des forces spéciales américaines l’emmenèrent en exil à Bangui, en République centrafricaine, une ville à l’époque quasiment quadrillée par des troupes françaises… Ce départ fut suivi par l’arrivée en Haïti d’une mission militaire internationale, qui a joui pendant 13 ans d’une totale liberté et d’une complète impunité, n’ayant à répondre d’aucun de ses actes devant qui que ce soit, notamment sur le plan local.
Ce dossier de la dette fut relancé par une «gaffe» du Président français François Hollande en mai 2015, à l’occasion de l’inauguration d’un Centre sur la mémoire de la traite et de l’esclavage. Il a parlé de «s’acquitter de la dette de la France envers Haïti» mais son entourage a rapidement précisé qu’il parlait en fait d’une dette morale et non financière. En mai 2022, il y eut une grande série du New-York Times (en français, en anglais et en créole) sur ce dossier: «La rançon. À la racine des malheurs d’Haïti: des réparations aux esclavagistes»13. Soulignons aussi le remarquable travail d’historiens haïtiens, notamment de Mme Gusti-Klara Gaillard-Pourchet, spécialiste de ce dossier ainsi que celui de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Le 17 avril 2025, l’actuel président de la France, Emmanuel Macron, a annoncé la création d’une «commission mixte franco-haïtienne chargée d’examiner notre passé commun», afin de «construire un avenir plus apaisé». Cela signifie qu’il y a encore bien du chemin à faire.
Cependant, les grandes puissances du monde occidental, menées par les États-Unis d’Amérique, ont entrepris depuis une quinzaine d’années une entreprise systématique de déconstruction de l’État haïtien. On peut dire que cela avait en fait commencé dès le début des années 70 mais le tournant décisif fut le séisme dévastateur de 2010. La communauté internationale en a profité pour quasiment mettre la République d’Haïti sous tutelle. Les structures haïtiennes, étatiques, non-gouvernementales et privées, furent complètement écartées de la gestion de l’aide accordée dans la circonstance. De plus, les élections générales prévues pour cette année furent maintenues, malgré l’état de crise aggravée par le début d’une épidémie de choléra, maladie introduite par des casques bleus et en dépit des intentions de renvoi de la classe politique haïtienne. Les résultats furent modifiés pour ouvrir la voie au candidat choisi par l’international.14
Depuis, Haïti vit quasiment sous tutelle et cette emprise se montre de plus en plus au grand jour, confortée par la nouvelle donne à Washington.
Notes
*Ce texte est largement basé sur une intervention au Colloque La Grande Transition (Alternatives), UQAM, 30 mai 2025
- Dominique de Villepin, Conférence à Panthéon Sorbonne - Amphithéâtre Richelieu (05.03.25)
https://www.youtube.com/watch?v=bEKLh70O_jE et «Faire face à une Amérique qui se moque du monde», Entrevue sur Mediapart, le 17 janvier 2025. https://www.youtube.com/watch?v=Qdn1lkcm1YU
- Accord Canada-États-Unis-Mexique:
https://can-mex-usa-sec.org/secretariat/agreement-accord-acuerdo/index.aspx?lang=fra
- Voir, Giuliano da Empoli, 2019, Les ingénieurs du chaos, Paris, Éditions JC Lattès.
- Le 6 novembre 2025, les actionnaires de Tesla ont approuvé un plan de rémunération de 1000 milliards de dollars à Elon Musk….
https://www.rts.ch/info/economie/2025/article/elon-musk-relance-le-debat-sur-le-pouvoir-des-fortunes-extremes-estime-matthieu-leimgruber-29051951.html#:~:text=Les%20actionnaires%20de%20Tesla%20ont,de%20la%20plupart%20des%20pays.
- Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Présence africaine, Paris, 1955.
- Ce sont les délégués latino-américains qui ont introduit la question des droits économiques, sociaux et culturels et le délégué d’Haïti, Émile Saint-Lôt, fut le rapporteur de la Commission chargée d’examiner le projet avant la présentation à l’Assemblée générale.
- Cour internationale de justice. Obligations des États en matière de changement climatique Résumé de l’avis consultatif du 23 juillet 2025
https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/187/187-20250723-sum-01-00-fr.pdf
- Ta-Nehisi Coates : The case for reparations. The Atlantic, June 2014 issue.
- CARICOM TEN POINT PLAN FOR REPARATORY JUSTICE
http://www.leighday.co.uk/News/2014/March-2014/CARICOM-nations-unanimously-approve-10-point-plan
- L’HISTOIRE - N°531 - MAI 2025, Dossier Haïti, pp 2 et 3.
- Voir la Websérie en 10 épisodes de la FOKAL sur ce dossier de la dette:
https://www.youtube.com/watch?v=TT6OB0C-tLo&list=PLFURzcge9Cc5V5cTZI4D8MUS4RRzIUwn-
- Quelques années plus tard, un des plus célèbres économistes français, Thomas Piketty, estima cette dette à plus de 30 milliards de dollars US. D’autres économistes, prenant en compte l’impact sur le développement du pays, estimèrent le montant des réparations à plus de 100 milliards.
- Voir: https://www.nytimes.com/fr/2022/05/20/world/haiti-france-dette-reparations.html
- Chérubin, Ginette (2014): Le ventre pourri de la bête : une femme dans les allées du pouvoir et la saga d'une élection fissurée . Port-au-Prince : Éditions de l'Université d'État d'Haïti, 407 pp.
Seitenfus, Ricardo (2015): L'échec de l'aide internationale à Haïti: dilemmes et égarements. Montréal, Les Éditions du CIDIHCA, 421 pp.
(Publication originale en portugais, HAITI: Dilemas e Fracassos Internacionais, Editora Unijui, Université de Ijui, série Globalisation et relations internationales., 2014.)
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