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Givens François en conquérant avec «Born again»

André Fouad

Publié le 2021-10-12 | Le Nouvelliste

Le 8 octobre 2021, le saxophoniste Givens François a dévoilé au Gold choice Ballroom, en Floride, Born again, son deuxième album. Avec des invités de marque comme Track Son (qui bosse pour Beyoncé), Dadou Pasquet, Daddy Beaubrun mais aussi des morceaux  qui peuvent aller au de-là du cadre haïtien, le «Nèg Gwomòn» semble décidément vouloir entériner son incursion internationale.

Un happy few, sélect et mélomane a fait le déplacement en Floride pour découvrir «Born again», le nouvel album de Givens François. 

Contrairement à «Off we go», le tout premier, dans ce deuxième opus, l'instrument fétiche du natif de Gros-Morne s'harmonise à des voix mais aussi à d'autres instruments comme les tambours vodou. «Avec la voix le message sera plus perceptible», explique celui qui assume la nature engagée de l'album. Oui, il y a des chansons pour aiguiller les consciences mais l'on peut le mettre à fond sur les chaînes Hi-fi du salon le jour où l'on dîne tous ensemble dans la maison où dans l'écouteur tandis qu'on part pour des exercices de cardio. C'est «Feel good» et «deep» comme on dit dans le marché que guette l'artiste.

C'est avec Better life, plaidoirie à la Heal the world du roi des rois de la  pop pour l'avenir des enfants que l'idée a germé. Une chorale façon «Les petits chanteurs» procure de la féérie. C'est pourtant la piste qui clôt ce voyage dans un monde éclectique.

Wake-up planet, c'est un morceau pour donner du peps à son humeur, un jeudi soir, début de weekend ou pour carrément se changer d'idée. Le funk, le son 70's, un clin d'œil au Kool and the Gang en fait un morceau avec beaucoup de potentiel. C'est le chanteur américain Levi Knowles, cousin de Terrence Knowles, alias Track Son, qui collabore aussi avec Beyoncé et Rihana qui fait office de lead.

À son premier contact avec Dadou Pasquet, tout n'était pas gagné pour Givens. «Il m' a dit qu'il allait enquêter sur ma réputation avant de dire oui ou non», se rappelle le  saxophoniste. Fort heureusement le grand guitariste lui passera le coup de fil providentiel. Et la collaboration a résulté en «Rasanble», un appel à l'unité pour sauver notre pays en péril. 

«Haitian girl», sur lequel chante Quest Kid, est un hommage à nos «go». Le clip, on le suggère, devra être tourné à South Beach s'il veut être en adéquation avec ce qui émane du texte.

Lamiral est un reboot de la chanson traditionnelle du même nom. Le saxophoniste a bien fait de parier sur ce métissage de son instrument avec un tam-tam envoûtant. La poésie fine accompagne l'interlude «Sa sa ye la». Plusieurs personnes impliquées dans la réalisation de l'album sont mortes. Givens a donc pensé à concevoir pour elles «Tribute». Lors de la conférence de presse de lancement de l'album, il la dédie aussi à tous ceux qui meurent en Haïti où l'État a failli, pour ne pas dire inexistant. L'artiste, qui est croyant, a avoué que la Providence lui a permis d'aller jusqu'au bout et lui est très reconnaissant. 

En guise de single, «Wake up planet», lancé en juin, fait déjà le tour de tant de radios et télévisions en Haïti. Radio Métropole, grand temple du jazz et des dérivés, s'en serait amouraché au point d'en faire une générique d'une émission, selon Givens.

Born again, depuis samedi, est en ligne. Des activités dans plusieurs villes des États-Unis et au Canada sont en train d'être envisagées pour assurer sa promotion.

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Viré monté