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Chine/Haïti, différences, ressemblances et perspectives

Jean-Hénoch Trouillot
jetml@hotmail.com
Décembre 2009

Exposé fait par Jean-Hénoch Trouillot dans le cadre de manifestations culturelles organisées par la Fondation Roussan Camille le 6 décembre 2009.

Lorsque l’on parle de la Chine, il y a une certaine tendance à ne parler que de sa “réussite”, et à cacher en fait tous les obstacles qu’elle a dû franchir pour arriver à cette réussite et qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui; en 1949, lors de la révolution, la Chine a dû faire face à divers problèmes internes aussi bien qu’externes.

Problèmes internes

  • La Chine, comme tout pays pauvre, a du faire face à des problèmes de solvabilité, de déficit de sa balance de paiement;
  • Sur 89 millions d’hectares de terres cultivées, seuls 16 millions étaient irriguées, les digues étaient en mauvais état, et elle avait des problèmes pour s’approvisionner en outils même les plus rudimentaires: le fer avait pratiquement disparu, les charrues étaient tirées à bras d’homme et les engrais n’étaient pas disponibles;
  • La Chine en 1949 était un pays ruiné, avec toute sorte de besoins fondamentaux à satisfaire; elle a connu la famine, la maladie et la disette;
  • Des catastrophes naturelles, inondations, sécheresse, désertification, insectes nuisibles etc… des épidémies ont aussi décimé leur cheptel porcin;
  • Avant 1949, seulement 5% du pays était boisé;
  • La Chine subissait l’attitude raciste des pays occidentaux qui la considérait du haut de leur “supériorité”, parlant de son incapacité à s’organiser, de son haut niveau de corruption et de son coté superstitieux etc…
  • La guerre civile avec Tchiang Kaï-Chek, chef du gouvernement d’avant 1949, collaborant avec l’impérialisme;
  • Avant 1949, la Chine comptait dans sa population 90% d’analphabètes;
  • Il existait au sein du parti communiste chinois des divergences d’opinions sur la ligne politique à mener.

Problèmes externes

  • La Chine est isolée par les puissances occidentales qui s’inquiètent de son développement, craignant qu’elle puisse devenir une concurrence, entravant par la leur contrôle des vastes ressources des pays de l’Asie du sud-est…
  • Blocage du développement capitaliste chinois par les occidentaux pour imposer le leur;
  • Dévastation du pays par la guerre avec le Japon, qui a occupé la Chine de 1931 à 1945;
  • Combat pour la libération nationale contre les troupes japonaises;
  • Dans l’opinion des dirigeants chinois, les ressources naturelles sont des évaluations culturelles;
  • Enormes problèmes pour se procurer de l’engrais
  • Retrait en 1960 de 1390 experts soviétiques mécontents de la volonté d’autonomie des dirigeants chinois;
  • Les guerres contre la Corée (1951) et le Vietnam (1965), (90 000 tonnes de bombes par mois sur le Vietnam), visaient en fait la Chine;
  • Comme on essaie de faire croire aux pays africains que la culture a commencé pour eux avec la venue de l’européen;
  • Menace proférée par Ralph Lapp, le 14 février 1966: une pluie de bombes nucléaires les plus sales que l’on puisse trouver, voilà le seul moyen de traiter avec le peuple chinois.

1- Les réalisations de la Chine Populaire

Première puissance non occidentale se développant par ses propres moyens dans le monde moderne, la Chine ne s’est pas développée au moment de son ouverture au monde occidental, mais bien avant, en réalisant une révolution en 1949 et en se donnant en 1966 lors de la Révolution Culturelle, les moyens de ce développement à partir de son agriculture;
Parlons des aspects qui ont permis ce développement:

Au niveau financier, économique et administratif

  • La préférence est accordée à l’agriculture comme base de l’économie nationale, avec l’industrie comme facteur principal;
  • Un  fonctionnement autonome et l’auto suffisance au niveau alimentaire;
  • Un budjet prévisionnel sous forme de plans quinquennaux (5 ans) est appliqué;
  • Une mise en relation des différentes communes pour une division du travail et une complémentarité (échanges);
  • Rapports avec l’extérieur pour l’import/export de produits; les sociétés étrangères sont autorisées à continuer de fonctionner;
  • Un équilibre entre les exportations et les importations du pays, avec un net avantage pour l’exportation;
  • L’exploitation des ressources du sous-sol de leur pays par les chinois;
  • L’utilisation de crédits à court terme, pour ne pas être l’esclave du crédit sur le long terme;
  • Elle opère depuis une offensive en Afrique et en Amérique à travers des échanges économiques, et un déblocage des forces productives;

Au niveau linguistique et culturel, avec une attention portée à:

  • La culture millénaire dont font partie la médecine traditionnelle, l’architecture, la peinture, les jardins;
  • De nombreuses écoles, bibliothèques et centres culturels sont ouverts à travers le pays;
  • Une réforme agraire, comme processus éducatif liant la théorie à la pratique et marquant le premier pas vers la collectivisation des terres, la libération des forces productives, à travers l’abolition de l’usure et des loyers excessifs;
  • L’éducation mi-travail/mi-étude dans les usines, les fabriques, complétée par des conférences, des cours télévisés, car pour les dirigeants chinois, l’éducation et la production doivent marcher la main dans la main).

Au niveau politique et militaire

  • Un centralisme démocratique assuré par un parti unique;
  • Le triomphe en 1949 de la révolution chinoise appelée par les chinois libération et qui met fin à plus d’un siècle de servitudes, d’exploitation, de violences répétées contre la Chine par les pays occidentaux et le Japon: traités inégaux, indemnités de guerres, occupation étrangère, massacres etc…;
  • La Chine étant un pays agricole à l’époque, elle a fait choix de la paysannerie comme base du socialisme chinois au contraire de l’Union Soviétique qui s’était appuyée sur le prolétariat, ayant une classe ouvrière plus développée;
  • La Chine recherche un équilibre ville/campagne en instituant les communes qui devinrent l’unité de base sociale, économique, culturelle, éducative, politique et militaire;
  • Les zones stratégiques de pouvoir et les secteurs industriels stratégiques sont sous le contrôle de l’aile révolutionnaire du Parti;
  • Le principe de l’encerclement des villes par les campagnes est proposé;
  • La participation du peuple à l’exercice du pouvoir est encouragée;
  • Avec la rééducation et le travail surveillé, les liquidations physiques sont moins nombreuse qu’en Union Soviétique autres états et la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-même;
  • Application d’une politique de non ingérence dans les affaires intérieures des autres états et la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Au niveau juridique

  • Une constitution de type socialiste, avec des normes et principes internationaux;
  • Revision du code civil, du code commercial, du code d’instruction criminelle, du code du droit international, du code pénal.
  • L’abolition du régime foncier féodal et l’amorce d’une collectivisation de l’agriculture;

Au niveau démographique

  • Le contrôle des naissances
  • La gestion des catastrophes naturelles;

Au niveau social, familial et sexuel

  • La recherche de la satisfaction des différents besoins fondamentaux: travail, nourriture, logement, transport, école, loisirs, santé;
  • La restriction à un enfant par famille (les garçons sont généralement préférés aux filles dans la population).
  •  

• Aspect scientifique et technique:

  • Au départ, la préférence a été donnée à l’industrie légère;
  • Au point de vue agricole, la non mécanisation de la production et l’emploi massif de la main-d’oeuvre étaient de mise;
  • De grands travaux de terrassement, construction de canaux d’irrigation, reboisement etc… ont été entrepris;
  • L’augmentation de denrées agricoles et la production d’autres articles de première nécessité;
  • La réalisation de l’arme atomique et l’exploration autonome de l’espace.

• Aspect idéologique;

  • Choix du socialisme comme mode de vie;
  • Campagne idéologique et politique pour expliquer les plans de développement et évaluation de ces plans;
  • La fierté de travailler pour son pays a été préférée à la pratique du bonus;
  • La mise sur pied de journaux pour véhiculer les principes socialistes, par exemple, le Quotidien du Peuple et l’agence de presse Xinhua.
  • Recherche d’indépendance, d’autonomie et d’une adaptation aux réalités chinoises;

2- Comment la Chine a-t-elle pu devenir l’atelier du monde?

Nos gens sont pauvres et nus, mais sur une feuille de papier nue, on peut écrire le plus beau poème (Mao Tsé Toung)
Au départ plusieurs constats sont faits par les dirigeants:

  1. La Chine était à cette époque encore un pays essentiellement agricole et en 1966, plus de 70% de la population était attachée à l’agriculture;
  2. L’homme doit manger avant de faire quoi que ce soit (dans notre créole, ca ce serait traduit par le commentaire: sa k vid pa kanpe…);
  3. La conviction que l’autonomie alimentaire est d’une importance capitale, pour un pays souverain;
  4. La nécessité d’un emploi massif de main-d’oeuvre en lieu et place d’une agriculture mécanisée, étant donné la non disponibilité de matériel lourd qui justifiait en partie ce choix;
  5. Nécessité d’envoyer des citadins, inclusivement des cadres dans les campagnes pour y prêter main forte;
  6. Les possibilités de décentralisation économique, sociale, culturelle, politique et militaire qui rendraient les communes autonomes en cas d’attaque, car la menace américaine était sérieuse; les guerres contre le Vietnam et la Corée visaient, rappelons le, la Chine;
  7. Pour toutes ces raisons, l’agriculture doit conserver sa primauté; et c’est sur cette base, celle de l’agriculture que devait s’emboiter l’industrie, qui commença de produire du compost, des outils et des machines agricoles (instruments aratoires, matériel pour l’irrigation par exemple);

Toutes ces données, associées à la réforme éducative dont nous avons parlé plus haut forment la Révolution Culturelle, campagne massive, psychologique, politique, destinée à reformer les mentalités, la prise de conscience; cette fameuse Révolution Culturelle tant redoutée dans le monde capitaliste, devait permettre à la Chine de devenir la première puissance économique du monde;

3- Comparaison de la culture chinoise et de la culture haïtienne

Différences

  • La culture chinoise est une culture cinq fois millénaire/la culture St-Domingoise, puis haïtienne est deux fois centenaire;
  • La Chine, est en pleine croissance de développement économique/Haïti, subit un blocage des forces productives; ses richesses sont exploitées par l’extérieur;
  • La Chine, est un continent/Haïti, n’est qu’une partie d’une île;
  • La Chine n’est pas un produit de la colonisation/Haïti est un produit de la colonisation (importation d’esclaves);
  • La culture chinoise est valorisée/la culture haïtienne si elle n’est pas méprisée ou dévalorisée, subit un pillage;
  • La Chine possède plusieurs langues mais maintient une unité linguistique/Haïti ne possède que deux langues, et souffre d’un sérieux problème d’unité linguistique.

Ressemblances (par rapport à la période pré révolutionnaire en Chine)

  • Le culturel est riche et varié;
  • L’artisanat est très développé;
  • La majorité de la population se trouve dans les campagnes;
  • Pays essentiellement agricoles, avec un système féodal;
  • Traditions de travail collectif;
  • Faible développement industriel;
  • Existence d’une médecine traditionnelle;
  • Construction d’ouvrages de défense contre les invasions possibles: la Grande Muraille en Chine/Chaîne d’ouvrages de défense pouvant communiquer entre eux visuellement, à travers tout le territoire haïtien;
  • Vision cosmologique (rapport des hommes entre eux, avec la nature et  le cosmos);
  • Point de vue commun sur l’unité des contraires (notemment dans le vodou: la vie et la mort qui se retrouvent dans le même personnage (loa guédé), côté chinois le Ying et le Yang);
  • Guerre de libération dans les deux pays;
  • Aspects culturels plein de similitudes, notemment dans le traitement et l’utilisation de l’espace lié à une vision philosophique de la nature;

4- Perspectives

De grandes civilisations comme l’Egypte, la Rome antique, ont réussi leur développement grâce à la main-d’oeuvre servile, à l’esclavage. Plus près de nous, l’Europe a réussi son accumulation de capital grâce aux esclaves des colonies. N’oublions pas qu’à la fin du XVIIIe siècle, Saint-Domingue constituait les 2/3 du commerce extérieur français.
Notons que, cette accumulation du capital, la Chine elle, l’a réalisé par ses propres ressources, sans matériel sophistiqué et avec des finances plutôt restreintes;

L’intervention de l’état à ce niveau est capital, nous voulons parler d’un état responsable, anti néo colonial, anti néo libéral;
Avant d’aller plus loin, il est important de rappeler  que le néo libéralisme est une doctrine économique s’opposant à l’intervention de l’Etat, et pronant la “libre” entreprise, la “libre” concurrence, et “le libre” jeux des initiatives individuelles; en d’autres termes, l’état dans les pays dominés ne se soucie pas de défendre l’économie du pays, encore moins les besoins fondamentaux de ses citoyens qui sont: le travail, le manger, la santé, l’éducation, etc...
Actuellement, les peuples de l’Amérique Latine refusent de plus en plus les principes du néo libéralisme; citons le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua etc…
En ce qui concerne Haïti, nous ne devons pas oublier, que nous disposons d’un important outil qui est le culturel du pays. En effet, il ne peut exister de développement économique et social sans prise en compte de la culture. Le vodou, le créole et la médecine traditionelle constituent le noyau de la culture haïtienne, et de ce fait sont d’une importance capitale pour toute approche quelconque de transformation et de développement harmonieux de la société haïtienne, qui a, rappelons le une tradition du travail collectif. C’est ce culturel qui a cassé les reins au premier ordre mondial (colonisation) et qui a concrétisé les principes émis dans la déclaration universelle des droits de l’homme; en plus, nous disposons d’importantes ressources humaines, ressources qui constituent la base de toute richesse et c’est avec l’agriculture comme point de départ et l’industrie légère comme appui à cette agriculture que nous pourrons aboutir à une accumulation du capital nous permettant d’accomplir des progrès dans divers domaines, au niveau économique, social…
D’autres mesures et actions devraient être prises par cet état libéré du néocolonialisme:

  • Révision de la législation en créole, planification et décentralisation, déblocage des forces productives,
  • Procéder à l’inventaire des spécialités de chaque zone en termes économiques, culturels;
  • Procéder à l’inventaire des ressources du sous-sol haïtien;
  • Seront déterminés les échanges possibles entre zones et le potentiel des complémentarités  des zones entre elles;
  • L’identification des plans d’eau et des ressources en eau dans les différentes zones sera effectuée;
  • Ainsi que l’identification des routes existantes et potentielles (maritimes et terrestres);
  • Un inventaire des connaissances empiriques des paysans sera dressé;
  • La connaissance des saisons et leur interaction dans le fonctionnement du paysan est importante;
  • L’étude des changements climatiques et la prise en compte des phénomènes écologiques est indispensable;

Réforme agraire

  • Notre économie étant agricole, nous devrions avoir le souci de la production agricole comme base;
  • Nécessité d’un accès au crédit;
  • Il serait nécessaire d’établir une liste d’outils et de fabrique ces outils aratoires et professionnels (pelles, brouettes, truelles etc…) qui seront plus tard remplacés par des outils plus sophistiqués au fur et à mesure du processus de développement;
  • La liste des outils serait établie pour des usages variés: agriculture, élevage, fouille de puits, et pompage, irrigation, préparation de sols, stockage, transformation de produits, construction etc…;
  • Production d’engrais à partir de matières végétales (naturels), fabrication d’insecticides, de briquetterie, de cimenterie, d’acierie, de pépinière;
  • Développer à un moment donné l’agro-industrie;
  • Développer la pisciculture, les techniques de pêche; le respect des règlements pour l’exploitation de la pêche en mer;

Toutes ces activités devraient graviter autour de la production agricole et se feraient dans les quatre coins du pays.

Réforme éducative

L’école, les bibliothèques, les médias,

  • La culture de la majorité de la population doit être à la base de la réforme éducative dans tout le pays;
  • Ressources humaines (école pour techniciens par ex.);
  • Combattre l’aliénation et l’acculturation;
  • Responsabiliser le citoyen: la coupe d’un arbre suppose son remplacement et un arbre coupé serait remplacé par trois autres et leur suivi devrait être assuré;
  • Des cadres seront préparés pour l’alphabétisation/scolarisation qui dispenseraient des cours de secourisme et de préparation aux catastrophes naturelles, de fabrication d’humus, connaissance de la culture paysanne etc…);
  • Résoudre les contradictions entre travail manuel et travail intellectuel;
  • Résoudre les contradictions entre la théorie et la pratique à travers une éducation mi-travail, mi-étude;
  • Lutter contre la discrimination homme/femme, facteur de ralentissement des progrès dans la société;

Changement dans les mentalités:

  • Se débarasser de l’assistanat, mentalité qui a conquis les plus hautes sphères de l’état et avoir confiance dans ses propres forces;
  • Amener l’haïtien à utiliser les produits fabriqués dans le pays, produits agricoles, artisanat haïtien (vannerie, vase en terre cuite par exemple comme substitut au plastique);
  • Amener les autres classes sociales à travailler dans le milieu rural, pour son relèvement (réconciliation avec le milieu rural et le travail manuel);
  • Développer la science et la technique dans le milieu paysan et faire reculer l’empirisme.

Développement des infrastructures dans le milieu rural

  • Priorité accordée aux énergies nouvelles
  • Espaces pour stocker les produits;
  • Construction et entretien des infrastructures (canaux d’irrigations par exemple…);
  • Passerelles pour traverser les rivières;
  • Confection de bassins de rétention, de puits, récupération d’eaux de pluie;
  • Campagne de reboisement, de reforestation, à travers l’envoi de milliers de personnes dans le milieu rural;
  • Bonification de terres à l’aide d’engrais fabriqués sur place;
  • Apprentissage de la confection et de l’utilisation de produits comme l’engrais par exemple;
  • Détermination du statut de l’école professionnelle par rapport à l’école classique;
  • Préparation à la décentralisation;
  • Installation d’hôpitaux, d’écoles (espaces provisoires) dans l’en-dehors;
  • Routes terrestres et maritimes à planifier pour distribuer les produits;
  • Mise en place d’un train de sanctions au niveau judiciaire pour garantir le respect et la stabilité du fonctionnement du système;
  • Autosuffisance alimentaire.

Ouvrages et textes de référence

  • La Chine en l’an 2001, Han Suyin, éditions Stock, 1967
  • Echanges Culturels Chine/Haïti, Jean-Hénoch et Raynal Trouillot, décembre 2008;
  • Le Petit Robert, dictionnaire Le Robert, 1993, Paris
  • Apports du Culturel des Masses Populaires, 2006, Haïti, Raynal Trouillot et Jean Hénoch Trouillot
  • La Question Urbaine, Manuel Castells, éditon Maspero, 1981;

 

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