Cyclone Ivan : mi van !

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Ivan le Terrible, et ce n'est pas usurpé...

Ivan le Terrible est une expression étrangère mais tout l'art créole est de la transformer,  p. ex.    "Ivan, Sovaj-la".
 

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Ivan a ravagé la Grenade. Photos courtesy J. Jill.

Ivan, et ils vendent

Sérieusement, les victimes de cyclones reçoivent-elles la valeur financière réelle de nos dons? Comment défalquer taxes et bénéfices de l'effort financier du petit contributeur ?

Nous caribéens ne manquons pas de générosité, nous en débordons même. Le malheur frappe, des appels aux dons sont faits, et nous commençons à donner. Même à Tobago, qui a souffert aussi sous les vents d'Ivan, on ramassait après des dons pour les envoyer à la Grenade, plus malmenée.

Un produit importé que nous achetons en magasin pour l'offrir a un coût à l'arrivée en Guadeloupe par mer ou par air. A cela s'ajoutera l'octroi de mer et/ou d'autres taxes d'importation, suivant la législation, la douane, la TVA. L'importateur ajoute sa marge bénéficiaire, le distributeur en fait autant, puis le détaillant qui va vendre le produit au consommateur.

Le produit fabriqué localement a lui aussi son coût de fabrication, auquel s'ajouteront les taxes, la TVA, et les marges bénéficiaires des détaillants jusqu'à l'acheteur final.

Ce dernier a donc en main un produit qui dépasse de 50 à 100 % sinon plus le coût d'arrivée ou de fabrication locale de l'article.

Lorsqu'appel est fait au public pour qu'il fasse des dons à titre charitable, nous les petits contributeurs nous payons ainsi dans les 10 euros un produit qui vaut au départ 4 ou 6 euros environ, sinon moins. Nous contribuons donc, sauf exception, par une partie de la somme dépensée en action humanitaire, à enrichir toute la chaîne commerciale, ainsi que l'Etat et les collectivités locales.

Il serait approprié, pour parer aux situations d'urgence qui reviendront toujours, ici dans ou à côté, qu'un fonds spécial soit créé pour que les produits importés (vêtements, riz, petipo, coton-tiges…) ou produits localement (eaux, sucre, pwa boukoussou, …) destinés à des personnes en difficulté ici ou dans la Caraïbe soient dispensés de taxes et profits à l'achat par des particuliers. Avec bien entendu un dispositif pare-fou pour éviter toute déviation mal-attentionnée.

Ainsi, les sommes et l'effort consenti par le petit particulier pour aider tant soit peu les victimes de catastrophes parviendraient aux sinistrés plus intégralement sans se fondre en taxes et en bénéfices. Sachant par ailleurs que le conditionnement, l'acheminement et la distribution de l'aide en nature ont aussi un prix.

Du pain sur la planche solidaire pour nos associations qui pensent et nos économistes les (af)fûtés !

Jean-Samuel Sahaï.

Nota : Contact CORECA-Solidarité en Guadeloupe : 05 90 49 36 32.
 

La Grenade après Ivan
(Photo courtesy Jill Jackson)
 

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Jill Jackson, notre correspondante à Grenade.